Coup de dé
"J'ai gagné", dis-tu ?
Mais tu as perdu !
Draupadi perdue ? A quelle royauté,
Triste Yudhisthira pourrais-tu prétendre ?
Brisé par Kali, tous tes biens en cendres,
Toi, Dharma suprême, c'est Lui qu'elle veut prendre
D'un coup de dé truqué, toi Loyauté !
Tu le sais bien, mais tu as dit : "je joue !"
Duryodhana triche, et dit : "J'ai gagné !"
Oh non ! Par cet acte, tu viens de signer
Ce qu'un autre, ailleurs, veut nous enseigner :
Si l'on te gifle, alors tends l'autre joue !
Duryodhana croit qu'il est le vainqueur.
Il ne voit pas le virus destructeur
Que sa bévue inocule en son coeur.
Yudhisthira sait, le doute n'a pas place,
Gardien du Dharma, qu'ainsi il fait face.
Sublime Draupadi, ton stratagème
Des Pandava, montre la cohérence.
Tu dis : "avaient-ils le droit de me perdre ?"
"Kali, peux-tu séparer ceux qui s'aiment ?"
"Unis, forts, nous ne craignons pas l'errance !"
O, Yudhisthira, ton exemple et loi,
Nous confirment, à tous, ta fonction de roi.
A ce jeu fou, tu ne pouvais pas perdre :
Tu n'avais qu'un seul bien : Ta cohérence,
Car elle seule, portait ton existence.
DV, 11 décembre 2001, rev. 051112
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Restes du temple Qutab Minar à Delhi, Inde
(Photo DV)
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